les anciennes lettres
Avril 2016
ce 8 avril 2016,
(…) et aussi ces routes bordées de platanes et du
bonheur
d’être simplement passager roulant parmi
le paysage
inimprimé
on croit –
le paysage qu’on ne sait pas
qu’on portera
plus tard
Yann Miralles, des terrains vagues, variations, Unes 2016
le printemps est bien là, tout nous le montre, primevères et hépatiques en sous-bois, fleurs blanches des cerisiers, prunus déjà les feuilles encore le jaune vif forsythia et ce rouge presque trop rouge du cognassier du japon mais qui est d’ici et les jonquilles et tulipes et les narcisses qui se préparent au versant plus humide pour l’éclosion des senteurs campagnes.
le printemps est bien là, c’est une chose heureuse que cela qui revient éclaircir nos jours.
avec le printemps, les Petits Toits du Monde se préparent et voici le programme maintenant qui est prêt et nous nous réjouissons à l’avance de ce temps hors du temps, de ce partage simple autour de quelques-un-e-s qui habitent la langue (ou qui sont habités).
cette année, les 14, 15 et 16 mai c’est la seizième édition et toujours le même désir, entendre et faire entendre des voix, des textes, des poèmes et toujours le même désir, entrer dans l’atelier de création de chacun-e, non par effraction mais plutôt par sympathie, par volonté de com-prendre ce qui est en jeu, là dans ce qu’on dit être « l’écriture » et qui, on le sait, emprunte des chemins singuliers pour tenter, simplement, de dire.
nous nous réjouissons d’accueillir les poètes Sylvie Durbec, Yann Miralles et Mary-Laure Zoss.
nous regrettons la non venue pour des raisons de santé de Nicolas Jaen que nous espérons pouvoir accueillir l’an prochain.
aussi, bien sûr il y aura des peintures, de grands papiers fragiles et dans cet atelier là qui accompagnera l’exposition d’Odile Fix, la question sera celle du lien, du dialogue entre l’écriture et la peinture qui mène parfois jusqu’au livre.
un hommage sera rendu, avec la bienveillance de Jean-Pierre Sintive, à la poète Alejandra Pizarnik (exposition, lectures)
On attend que la pluie cesse. On attend que les vents arrivent. On attend. On dit. Par amour du silence on dit de misérables paroles.
(…) En moi le langage est toujours un prétexte pour le silence.
Alejandra Pizarnik, cahier jaune, paroles, Ypfilon, 2012
les Petits Toits du Monde se dérouleront comme à leur habitude dans la vallée du Jabron (Alpes de Haute Provence, près de Sisteron), à Noyers sur Jabron et à Curel.
comme la terre est ronde, le temps s’il n’est rond, poursuit sa fuite en avant et c’est déjà l’été presque ou l’été commencé et, si vous le souhaitez, vous pouvez nous retrouver pour écrire en atelier.
stages de création littéraire en résidence
du dimanche 12 juin soir au samedi 18 matin
au gîte des trois cols à Réallon (Hautes-Alpes, en limite du parc des Ecrins, au-dessus du lac de Serre-Ponçon) – un lieu comme on dit idéal ; la table, la terrasse, les grandes baies sur la montagne, les oiseaux plus haut
faisant récit de vivre l’exercice de plus en plus affermi
de cette vie qui va dans le simple comme
cette yole à la grand voile glisse sans bruit sur le fleuve
(Yves Bonnefoy, à propos de Mallarmé)
puisant dans la réserve de sens de l’instant vécu,
on tenterait de s’approcher de la chair même de l’existence,
de la simultanéité de tous les aspects.
on chercherait les voies qui reconduisent aux choses et aux êtres
comme ils existent hors langage
par une certaine sorte de mémoire, par une certaine sorte de conscience
que d’aucuns nomment poésie, on accèderait peut-être à des fugacités,
y rencontrant des présences.
on écrirait donc
et par la forme créatrice se libéreraient, on l’espère, les mots
de l’obligation de ne faire que signifier.
il reste quelques places
coût en pension complète, chambre à deux : 590€
restauration assurée par le gîte d’accueil
du dimanche 17 juillet soir au samedi 23 matin
à Arvieux (Hautes-Alpes, Queyras), dans un chalet d’alpage en bois et à l’écart du village, en pleine montagne – mélezin, ruisseau, prairie, roches, comme un calme intérieur qui serait extérieur…
le forêt des forêts il faut partir de l’histoire dans tous les sens du mot partir,
y faire souffler un vent d’étrangeté, ouvrant toujours plus le sens et
avec lui l’imaginaire en un tourbillon sans fin autour du noyau de
mystère.
arpenteur du visible, il faut parcourir l’entrelacs des figures,
leurs labyrinthes rayonnants.
dans un flot d’images en relief d’oubli il faudrait traverser
tout errance, tout élan, la forêt des forêts, avec pour tâche de
rassembler
« les vrais bosquets »
et ce serait, tout cela, écrire.
il reste des places
coût en pension complète, chambre seule ou à deux : 590€
repas végétariens et bios confectionnés avec amour par la 2ème formatrice de terres d’encre (« celle « qui n’anime pas ce stage) (!) et qui sera présente aux lectures finales afin de tenter d’en faire retour de « lecteur » n’ayant pas suivi l’avancée de l’écriture en atelier.
aussi vous dire,
il reste 2 places pour le stage nomade « écriture, marche et présence en paysage » en Queyras (du 10 juillet soir au 17 juillet matin – 6 jours de stage),
et il reste 2 places pour le stage « le chant des dunes » (du 30 juillet soir au 5 août matin),
mais, nous en reparlerons un peu plus tard…
pour l’instant, nous vous espérons sous les Petits Toits du Monde…
(…) comment
s’adresse-t-on au courant d’ouest en restant debout
dans la lumière d’hiver ?
Mary-Laure Zoss, entre chiens et loups jetés, Cheyne 2008
je veux que ça commence
je veux le commencement
je ne veux pas l’origine
je veux initier le verger
commencer à écrire
Sylvie Durbec, Sanpatri, Jacques Brémond, 2014
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