les anciennes lettres

atelier écriture

Mai 2016

 ce 9 mai 2016

 
 
 
 
de faible portée souvent, la phrase qui dévide une
enfilade de talus, des brassées d’aulnes rectilignes –
leurs peignes rouge brun sur la neige, on se laisse
emmener dans la distance à perte de vue, partant des
brûlis dans les terrains tourbiers,
(…)
balbutie-t-on une syllabe qu’on déchire un tissu de
l’enveloppe de la voix,
(…)
 
 
            Mary-Laure Zoss, dans le champ court de la lampe
 
 
 
ailleurs je n’oublie pas
cette terre bosselée
où l’herbe et l’obus
pactisèrent –
 
je n’oublie pas
tout l’enfoui
ou comme le négatif
du terrain vague
qui afflue
 
du trou
 
 
            Yann Miralles, des terrains vagues, variations
 
 
 
on continue à se battre contre certains mots
(…)
alors pour nous clore le bec on nous dit
(…)
et peu à peu la langue maternelle dans la bouche ne tourne plus
rond et se retourne en son usage
 
 
            Sylvie Durbec, Sanpatri
 
 
 
dire encore, au retour, les bruits étranges des geais, les allées et venues, dans les buissons,
des bruants jaunes et des bruants fous, mêlés.
et puis, les ombres, qui maintenant, s’allongent rapidement.
 
 
            Odile Fix, l’autre face du froid
 
 
 
quatre voix, quatre langues, quatre rythmes, quatre univers, quatre poètes.
 
Les Petits Toits du Monde sont heureux d’accueillir les 14, 15 et 16 mai dans la vallée du Jabron (Alpes de Haute Provence)
 
Sylvie Durbec, Odile Fix, Yann Miralles et Mary-Laure Zoss
 
aussi, un hommage sera rendu à la poète Alejandra Pizarnik
 
vide gris est mon nom, mon prénom.
 
je connais la gamme des peurs et ce commencer à chanter
tout bas dans le défilé qui me reconduit vers mon inconnue que
je suis, mon émigrante de soi.
 
j’écris contre la peur. contre le vent avec ses griffes, logé
dans ma respiration.
 
 
            Alejandra Pizarnik, l’enfer musical
 
 
il y aura des lectures et des ateliers proposés par les poètes
il y aura une exposition peintures et photographies d’Odile Fix
il y aura ce temps hors temps du partage de ce qu’on dit « la poésie »
 
il y aura des rencontres, des textes, des poètes, des lecteurs
 
il y aura l’atelier mené par Julia Billet notre amie « présidente » et (surtout !) écrivain
il y aura la salle devenue espace poétique par l’œuvre au travail d’Erwan Sito
il y aura des livres et des sourires
il y aura ce qui nous réunit…
 
 
nous vous attendons, nous vous espérons…
 
à l’heure de cette lettre nous ne sommes sûres d’aucun financement régional (…), nous sommes sûres simplement d’être au rendez-vous…
 
 
 
 
nos autres rendez-vous d’écriture :
 
 
il reste quelques places pour le stage de juin à Réallon (Hautes-Alpes) et l’un des deux stages de juillet à Arvieux (Queyras) :
 
les voici à nouveau présentés :
 
du dimanche 12 juin soir au samedi 18 matin
au gîte des trois cols à Réallon (Hautes-Alpes, en limite du parc des Ecrins, au-dessus du lac de Serre-Ponçon) – un lieu comme on dit « idéal » ; la table, la terrasse, les grandes baies sur la montagne, les oiseaux plus haut
 
 
faisant récit de vivre             l’exercice de plus en plus affermi
                                               de cette vie qui va dans le simple comme
                                               cette yole à la grand voile glisse sans bruit sur le fleuve
                                                           (Yves Bonnefoy, à propos de Mallarmé)
 
                                   puisant dans la réserve de sens de l’instant vécu,
                                   on tenterait de s’approcher de la chair même de l’existence,
                                   de la simultanéité de tous les aspects.
                                   on chercherait les voies qui reconduisent aux choses et aux êtres
                                   comme ils existent hors langage
                                   par une certaine sorte de mémoire, par une certaine sorte de conscience
                                   que d’aucuns nomment poésie, on accèderait peut-être à des fugacités,
                                   y rencontrant des présences.
                                   on écrirait donc
                                   et par la forme créatrice se libéreraient, on l’espère, les mots
                                   de l’obligation de ne faire que signifier.
 
coût en pension complète, chambre à deux : 590€
restauration assurée par le gîte d’accueil
 
 
 
du dimanche 17 juillet soir au samedi 23 matin
à Arvieux (Hautes-Alpes, Queyras), dans un chalet d’alpage en bois et à l’écart du village, en pleine montagne – mélezin, ruisseau, prairie, roches, comme un calme intérieur qui serait extérieur…
 
 
le forêt des forêts      il faut partir de l’histoire dans tous les sens du mot partir,
                                   y faire souffler un vent d’étrangeté, ouvrant toujours plus le sens et
                        avec lui l’imaginaire en un tourbillon sans fin autour du noyau de
                        mystère.
                        arpenteur du visible, il faut parcourir l’entrelacs des figures,
                        leurs labyrinthes rayonnants.
                        dans un flot d’images en relief d’oubli il faudrait traverser
tout errance, tout élan, la forêt des forêts, avec pour tâche de
                        rassembler
« les vrais bosquets »
et ce serait, tout cela, écrire.
 
 
coût en pension complète, chambre seule ou à deux : 590€
repas végétariens et bios, cuisinés « maison »
 
 
il n’y a plus de place pour les stages marche-écriture, présence en paysage (Queyras et Bretagne), pour le stage d’août (Alpes de Haute Provence) et plus de place non plus pour la résidence d’écriture (Bretagne)
 
cependant, il demeure quelques incertitudes (inscriptions non confirmées), donc… si vous êtes intéressé-e, n’hésitez pas à nous le faire savoir !
 
 
 
 
 
 
 
                                                           je t’appelle
                                                           tout comme autrefois l’amie son ami
                                                           en petites chansons
                                                           craintives d’avant l’aube
 
 
 
                                                                       Alejandra Pizarnik,
                                                                       extraction de la pierre de folie
 
 
 
 
 
ici maintenant, une pluie douce et calme et si l’on se penche un peu on entend la forêt respirer.
 

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